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Et ailleurs

LAS FALLAS: ON NE SE DEGUISE PAS, ON SE PARE 13 March 2015

 Il est des pays, tout proches, où en plein coeur de la cité  le quincailler de l’angle propose encore vingt variétés de grillages vendus  au m², des tamis à sable, comme ceux des orpailleurs, parce que le ciment est encore fait main… les clous et les chevilles sont à l’unité, les assiettes et bols en tôle ne viennent pas de chine, les poêles à bois, en pure fonte coûtent à peine 100 à 200 euros…

Dans ces villes, patrimoine et tradition sont des termes à peine usités… puisqu’on ne s’en est jamais éloigné…

A Valencia,  troisième ville d’Espagne, connue pour sa formidable Cité des Sciences qui ferait pâlir un Enki Bilal. et pour son port qui reprend possession des bâtiments de la Coupe de l'America,  les falleras et falleros, préparent main dans la main et, quartier par quartier, de place en placettes, les grandes fêtes des Fallas… ces 375 compositions sculpturales géantes... jusqu'à 12 ou 15 m de haut, accompagnées des 375 compositions-enfants, qui, installées en pleine ville, seront, hormi la Vierge,  brûlées le 19 mars… comme chaque 19 mars… Le tout s'acompagne de pétaradantes-assourdissantes mazcletas, tirées depuis l'Hôtel de Ville par les meilleurs artificiers, à la manière des bruyantes fantasias maures...

Mais pour faire la fête, il faut être vêtu dignement… dignement, c’est superbement… et falleras et falleros, tout au long de l’année, se retrouvent le soir dans des locaux loués par la communauté qu’est la Falla du quartier et refont le monde à mesure que se crochètent les dentelles, que se cousent robes et habits de brocard de soie, que se brodent les décolletés, que se préparent les coiffent pour le plus gigantesque défilé de pure élégance qu’il soit imaginable…

On ne se déguise pas, on se pare… et il faudrait un œil bien aiguisé pour discerner, au moment des défilés, parmi tant d’élégance, le « fils de bien » de "l’homme à pied »…

-MH-