fr en
Logo de 13Atmosphere

Evocation

CONVICTIO, dérivé de convincere 13 November 2017

Matière à Conviction pour le philosophe, pièce à conviction pour l’enquêteur, intime conviction pour les cas graves, conviction profonde pour la réflexion, absolue conviction pour les cas extrêmes, conviction religieuse qui guide et rassure…

Sans elle rien ne se fait, c’est elle qui fait la foi du charbonnier et toutes choses grandes en ce monde…

Elle qui insuffle le courage au résistant, elle qui propage la bonne parole, elle qui fait se construire le monde…

Dès lors qu’il y a conviction il y a sincérité… et c’est cette sincérité qui est imparable, tout comme est indestructible la conviction…

Alors les grands, les courageux la portent en eux et la partagent, car elle est contagieuse…

Des noms ? Il en est tant…

Ne regardons que les architectes puisque c’est bien la conviction qui les anime…

Citer Rudy Ricciotti pour sa grande gueule de convaincu controversé mais qui fait bouger les choses ? … en commençant par l’architecture qu’il sait marquer de son empreinte forte et identifiable, apportant jeux et poésie aux bâtiments parfois les plus prosaïques ….

Citer Renzo Piano pour son parcours sans-faute ? Aussi créatif, innovant, audacieux qu’équilibré, exact et moral qui aboutit à ce Palais de Justice parisien, respectueux du contribuable et archétype de ce que devrait être tout Palais de Justice : un lieu de réflexion, de construction des êtres, de jugement bien sûr mais un lieu de lumière et d’humilité où juges et jurés comme jugés peuvent trouver la voie… « La justice est une notion culturelle de la société. Elle peut être rendue sous un chêne par exemple… Si notre bâtiment permettait au citoyen d’appréhender la justice avec une certaine sérénité, ce sera parce que ce bâtiment est clair, léger, transparent, lumineux et ouvert sur la ville. Il sera l’antithèse du palais intimidant, hermétique et sombre du passé. »Renzo Piano

Pensons à des êtres débordants de conviction jusqu’à réaliser l’œuvre d’une vie :

Jean Balladur, marqué par Chandigarh et Brasilia, accompagné de Pierre Pillet le concepteur de paysage qui ont su inventer et faire vivre la Ville-Paysage qu’est La Grande-Motte… nous en faire découvrir la justification, la technique, l’intimité bien au-delà de ses emblématiques pyramides ? qui ont su en trente ans, faire de sable et marécages une ville nouvelle, un midi loin des palmiers et mimosas dans lequel tamaris en première ligne puis platanes et peupliers feuillus laissent enfin la place aux conifères perchés sur les remblais de construction qui les isolent de la nappe saumâtre.

Et aujourd’hui, Stéphane Rossignol, maire engagé, sur les épaules duquel l’image de cet ensemble repose, qui défend cette ville historique, rappelle la mission Racine déclenchée par de Gaulle, une ville évolutive, apte à passer de 9000 à 100 000 habitants au gré des saisons, une ville-paysage où 70% des espaces sont verts, une ville utopique, décriée encore en 2008, qu’il fait classer en 2010 Patrimoine du XXè siècle, label accordé pour la première fois à une ville entière.

François Spoerry, pourfendeur de l’architecture monumentale qui dès 1965 crée une ville lacustre, Port-Grimaud… moins sociale peut-être à l’origine mais aujourd’hui lieu de promenade familiale, visité par tous, donc adopté et reconnu comme un élément du patrimoine de tout un chacun…

Jean et François sont enterrés dans ces villes qu’ils ont créées pour toujours les marquer de leur sceau…

Il aura fallu du courage et du temps… de la conviction avant tout…

-MH-

Crédit photos -MH- / Marc D.