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Evocation

CYBELE EN AVANT, AY CIBELES! 13 November 2019

Instinct printanier, romantisme de l’automne, culture et mythologie - Cybelès en avant, Ay Cibeles ! -,  informations et formatage social, prise de conscience aigüe… Le bobo des villes veut être le premier à se poser en défenseur de Dame Nature toujours célébrée…

Il est sincère et convaincu même si la terre et la Nature Sauvage, il en a seulement entendu parler car il n’arpente pas les chemins, ne hume pas les forêts, ne court pas les montagnes ni sur sa trottinette ni sur son vélo... électriques…

Sa conviction et sa sincérité n’ont d’égale que sa méconnaissance dont il est sourdement conscient… Alors il s’accroche au moindre carré de verdure, il veut en guise de végétal, un pot de fleur sur son rebord de fenêtre qui, pour lui, deviendra révélateur de la magie de la vie, catalyseur de toutes les énergies, causeur d’émerveillement et porteur d’avenir, sauveur de la planète…

Il ne cillera pas quand les faiseurs de monts et merveilles lui annonceront l’imminence d’une « forêt urbaine » qu’on aurait appelée autrefois jardin public ou place arborée, sur la dalle de Montparnasse.

Non, il les croira et se réjouira, tout comme il ne tiquera pas face à l’effroyable médiocrité de la plate-bande de blocs de béton qui se dessine le long des murs séculaires des Tuileries, de la Concorde au tunnel du Louvre, pour accueillir quelques malheureuses condamnées en pot supposées, à grands frais pour le parisien, divertir et oxygéner les cyclistes en les canalisant entre mur de pierre et fleurettes, leur ôtant ainsi vues sur la ville et perspectives parisiennes… Toutes perspectives... Toi qui entre ici…

Il ne renâclera pas à l’annonce du projet de jardin entre jardins qui -densification urbaine et donc végétale de bonne conscience oblige- destructurera l’ordonnancement d’un site urbain dont l’équilibre était tout le secret, en créant une coulure végétale plus qu’une coulée verte, entre Trocadéro et Champs de Mars… La France, ton café…

Il voudra jouer sur un toit au fermier des villes, comme Marie-Antoinette au Hameau caressait les moutons… Attention, on en a étêté pour moins que cela…

Pauvres paysans, agriculteurs pour de vrai qui suent sang et eau pour des revenus de misère afin de nous nourrir pour de vrai aussi… On est loin de l’Amour est dans le Pré qui amuse les citadins en quête d’exotisme et de bonne conscience…

La dame d’œuvre a trouvé son héritier… Tout n’est pas vrai, tout n’est pas juste, mais rien n’est foncièrement mauvais dans tout cela… Puisqu’il faut des causes, celle-ci au moins pourrait être pacifique si le faux-semblant politique ne s’en mêle pas trop pour se jouer du bobo-gogo…

 

-MH-